« Partage d’expériences des invités internationaux et nationaux dans la prévention et lutte contre les violences faites aux femmes »,
c’était le thème de la session de l’après-midi animé par sa Majesté Tamita Djidingar, le Président du Haut Conseil des collectivités Autonomes et des Chefferies Traditionnelles du Tchad par ailleurs Chef de Canton de Donomanga. Le Panel était particulièrement garni. Il était composé de sa Majesté SADOU KALILOU MOUSSA, Leader traditionnel du Niger, du Professeur Al Hamed Abo Taleb, Chef religieux de Al Azhar en Egypte, de l’Abbé André Mainganda, leader religieux de la RDC, du Cheikh Abdadayim, Secrétaire General du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Tchad et enfin du Dr Djimalngar Madjibaye, Secrétaire General des Ententes des Eglises et Missions Evangéliques du Tchad.
L’Egypte, un exemple de progrès dans la lutte contre les VBG
Le paneliste professeur Al Hamed Abo Taleb, Chef religieux de Al Azhar a d’entrée de jeu rappeler que la femme est un être sacré et c’est pourquoi même dans le coran il est établi qu’on lui doit respect et considération. Poser des actes de violences à son égard est simplement une profanation du coran. Abordant la question du mariage précoce, l’imam égyptien a rappelé que la maturité et le consentement de la jeune fille sont les conditions essentielles de validité du mariage selon le Coran.
Dans mon pays le mariage des enfants ou contre le gré de la fille est combattu tant par le gouvernement que par les oulémas »
a t-il souligné. Quant aux mutilations génitales féminines, l’imam a indiqué qu’en Egypte, elles sont formellement interdites et toutes personnes coupables de cet acte est systématiquement condamnée.
L’Abbé André Mainganda donne l’exemple de la conférence épiscopale de la République Démocratique du Congo
Selon le paneliste venu de la République Démocratique du Congo, l’Abbé André Mainganda, la femme comme l’homme sont les créatures de Dieu et c’est pourquoi l’église catholique promeut la valeur familiale. Il donne à cet effet l’exemple de la conférence épiscopale de la RDC qui a créé depuis 2005 le service dénommé Dynamique Femme qui sensibilise sur les questions de la dignité et des droits des femmes.
Les Violences basées sur le genre sont un péché d’après l’église Evangélique Tchad
Le péché est un état d’asservissement qui domine la vie et la défigure. C’est se détourner de Dieu et être poussé à des actes de domination, de malveillance et de violence envers autrui »
a d’emblée souligné dans son intervention Dr Djimalngar Madjibaye, Secrétaire General des Ententes des Eglises et Missions Evangéliques du Tchad. Pour lui, selon l’église évangélique l’homme et la femme sont créés à l’image de Dieu. Le statut d’infériorité conféré à la femme par certaines personnes est une disposition arbitraire imaginée par l’homme pour juste asseoir sa domination. Dans la vie pratique a dit le pasteur, la femme est plus rigoureuse et ordonnée. Et c’est pourquoi d’ailleurs dans la gestion des finances, les femmes sont plus sollicitées que les hommes et elles prouvent leur capacité. Selon lui, la violence a souvent des conséquences néfastes non seulement sur l’état psychique de la femme mais aussi sur sa sexualité et sa capacité de reproductrice.
Le Paneliste Cheikh Abdadayim, pointe du doigt les responsabilités de l’homme.
Pour Cheikh Abdadayim, Secrétaire General du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Tchad, au cœur des VBG on trouve des hommes qui par leur comportement causent des violences physiques et mentales aux femmes.
Le mariage des enfants est un crime et ce sont les hommes qui sont promoteurs de ce projet »
a-t-il martelé. Selon lui ce sont les hommes qui se marient à des petites filles et ce sont aussi les mêmes hommes qui donnent leurs filles précocement en mariage. Cette pratique est proscrite en islam selon le SG du CSAI. Il a aussi rapporté que le phénomène perdure malheureusement au Tchad.
Plaidoyer contre les MGF du Paneliste Tamita Djidingar
Sa Majesté Tamita Djidingar, président du Haut Conseil des collectivités Autonomes et des Chefferies Traditionnelles du Tchad, les MGF sont des pratiques ancestrales copiées des autres sociétés mais elles n’ont aucune assise religieuse. Ces pratiques ont des graves conséquences sur la vie de la femme. Dans les communautés au sud du Tchad par exemple, les MGF sont pratiqués lors des rites d’initiation. Pour sa majesté Djidingar, son organisation plaide pour une pratique des rites sans excision.
Il est normal pour toute société de conserver ses valeurs culturelles, mais il est aussi normal d’abandonner des pratiques qui portent atteinte à l’intégrité physique des femmes ou à leur bien-être. Aucune VBG ne doit être tolérée au nom de la tradition »
a conclut le Chef de canton de Donomanga, Tamita Djidingar.