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MAMADOU DICKO : ‘’Je quitte le Tchad avec beaucoup de    satisfaction’’

1) MAMADOU DICKO : ‘’Je quitte le Tchad avec beaucoup de satisfaction’’

A quelques jours de son départ du Tchad, Monsieur Mamadou Dicko a accordé une longue interview à la télévision tchadienne dans le cadre de l’émission ‘’Santé –Développement’’ une émission de l’UNFPA, qui découle du mémorandum d’accord avec l’Office National de Radiotélévision du Tchad (ONRTV). En ouverture de l’interview, Monsieur Mamadou DICKO, livre les sentiments qu’il éprouve au moment où il s’apprête à quitter le Tchad

Avant de commencer, je voudrais remercier tous mes amis des medias en général, ceux qui aujourd’hui sont en charge de l’émission ‘’Santé-Développement’’ en particulier pour la qualité du travail qui a été fait, que nous avons apprécié. Ce n’était pas une aventure facile au départ, parce que nous étions la première Agence des Nations Unies à expérimenter ce genre de partenariat. Les résultats ont été au-delà de nos attentes. Donc, félicitation à l’équipe de production. La deuxième chose que je voudrais dire, c’est que je pars du Tchad avec beaucoup de sentiments. Le premier sentiment, c’est le sentiment d’avoir été mêlé à une grande aventure d’un pays émergent qui est aujourd’hui sur la scène régionale africaine et dont les dirigeants ont une vision claire de là où ils veulent mener le Tchad. Les fils du Tchad sont résolument engagés sur la voie du développement dont la difficulté du chemin sur lequel ils se sont engagés ne crée pas de crainte particulière mais au contraire ont un motif d’engagement et de persévérance. Donc ces sentiments en général qui dominent en moi, sont d’avoir été un témoin privilégié des grandes mutations que le Tchad connaît tous les jours, pendant ces quatre années.

Quel bilan faites-vous de vos actions et de celles de votre équipe ?

Difficile de faire le bilan. Je pense que ceux qui viendront le feront. En fait, le Bureau que j’ai trouvé, c’était dans un contexte particulier. Celui que je laisse, dans un contexte différent. Je pense que ces dernières années ont été marquées par un engagement extrêmement élevé des plus hautes autorités dans le domaine de la Santé en général et de la Santé de la Reproduction en particulier ainsi que dans celui de la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences basées sur le genre. Ce qui rejoint le mandat de l’UNFPA qui peut se résumer en ‘’Sauver la vie des femmes’’.

Pour la mise en œuvre du sixième programme qui court jusqu’en 2016, quels sont les aspects de cette mise en œuvre qui sont à améliorer ?

En fait, le défi le plus important qui a mobilisé l’UNFPA et qui est aussi celui du Gouvernement, c’est le défi de la réduction maternelle qui passe par plusieurs stratégies. L’une de ces stratégies, c’est l’augmentation de la prévalence contraceptive autrement dit la Planification Familiale. Vous savez que les enquêtes qui ont été faites, ont montré qu’une femme tchadienne sur trois souhaiterait utiliser les méthodes de planification familiale mais n’en n’a pas la possibilité. Si on se référait à ces besoins, 30% des femmes tchadiennes espaceraient les naissances. Ce qui contribuerait à réduire considérablement le niveau des décès maternels. La deuxième stratégie majeure est celle de la scolarisation des filles. En effet, plus les filles sont scolarisées, plus elles restent longtemps à l’école, elles ont des chances d’échapper au mariage précoce qui est un fléau avec son lot de grossesses précoces sources de développement des fistules.

Monsieur Dicko, quels souvenirs emportez-vous du peuple et des journalistes tchadiens dont vous avez fait des partenaires stratégiques ?

J’ai eu le privilège d’avoir été associé dans une autre vie quand je travaillais pour le compte du CILSS, à la création du premier Réseau des Journalistes Tchadiens en Population et Développement. Ce Réseau a fait du bon travail et dans son sillage, d’autres regroupements ont été créés à l’instar de celui des jeunes dénommé, Cercle des Journalistes en Santé de la Reproduction et Violences Basées sur le Genre. Ils font un travail excellent, dans un contexte extrêmement difficile caractérisé par des moyens très réduits. Tout le monde veut informer mais très peu investit dans la formation. Or, la formation et le renforcement des capacités en général sont nécessaires pour le plein épanouissement des médias. La presse est la colonne vertébrale de la vie démocratique, pour ne pas dire le romantisme du développement. Le sentiment que j’ai de la presse tchadienne dans son ensemble, c’est que c’est une presse vibrante et ardente qui fait qui fait un travail de bonne facture mais dans des conditions extrêmement difficiles.

Propos recueillis par Elise Ouassi& Emmanuel Mariatna

ONRTV.