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Interview exclusive du Dr SOUAM GUELE SILE expliquant l’importance des CPAP pour une salle de néonatalogie

Interview exclusive du Dr SOUAM GUELE SILE expliquant l’importance des CPAP pour une salle de néonatalogie

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Interview exclusive du Dr SOUAM GUELE SILE expliquant l’importance des CPAP pour une salle de néonatalogie

calendar_today 05 octobre 2023

Interview exclusive du Dr SOUAM GUELE SILE expliquant l’importance des CPAP pour une salle de néonatalogie
Interview exclusive du Dr SOUAM GUELE SILE expliquant l’importance des CPAP pour une salle de néonatalogie

Dr SOUAM GUELE SILE est un Médecin pédiatre, primatologue. Elle est la cheffe de service de pédiatrie néonatologie au Centre Hospitalier Universitaire de la Mère et de l'Enfant de N’Djamena. 

 

Quel est en moyenne le nombre par mois des enfants que vous prenez en charge dans la salle de néonatalogie ? 

 

Le nombre avoisine cinquante (50) nouveau-nés prématurés que nous recevons chaque mois. La cause c'est le paludisme, parce que le paludisme est à l'origine de de l'accouchement prématuré. Il y a aussi la toxémie, les infections urinaires entre autres causes mais si nous avons beaucoup d'accouchements prématurés en ce moment, c'est à cause de la très forte transmission du paludisme dans notre pays en cette période de pluviométrie.»

 

 

Quel est l’impact des équipements notamment les CPAP fournis par UNFPA pour le fonctionnement de votre service ?

 

Dans le fonctionnement de notre service impact l’impact n’est plus à démontré. Je ne sais pas comment je peux l'évaluer mais vraiment c'est quelque chose d'une importance capitale. Avant l’acquisition de ces équipements nous avons 15 à 20% de décès des enfants prématurés. Pourquoi ? Parce que nous n'avons pas des CPAP, qui sont ces appareils qui permettent aux nouveau-nés prématurés de respirer. Ça aide un nouveau-né à respirer ; un nouveau-né n'a pas de surfactant exogène. Le surfactant arrive à maturité à partir de 37 semaine d'aménorrhée c'est-à-dire à 37 semaines de grossesse, or ces enfants-là naissent avant les 37 semaines d'aménorrhée donc ils n'ont pas de surfactant. Mais avec les CPAP on arrive à les aider à respirer et on arrive à permettre leur survie pour la plupart. Le taux de mortalité qui était entre 15 et 20% avant a diminué et nous sommes maintenant entre 5 et 7%. C'est pour vous dire que cette réduction est pratiquement de moitié. Vous voyez donc que même si c'est une vie, même si c'est un seul décès, c'est une vie qui est partie et c'est désolant.  Si nous sommes passés d’un taux de près de 20% à moins de 7%, c'est vraiment significatif.»

 

Combien des enfants prématurés l’on a pu sauver la vie grâce à ces équipements ?

Je n’ai pas les statistiques exactes mais on récupère au moins les 90% de ces enfants que nous prenons en charge. Je voudrais aussi préciser que même ceux qui décèdent le plus ce sont les extrêmes prématurés, c'est-à-dire ceux qui naissent avec moins d'un kilo, moins de 1000 grammes comme on le dit dans notre jargon. Ce sont ceux-là qui décèdent le plus. Je dirais que vraiment aujourd'hui on arrive quand même à aider la survie de ces enfants. Il est évident que les couveuses et les CPAP ont permis vraiment à stabiliser ces enfants-là.  Et lorsque les enfants sont stables et qu'on voit qu’il respire mieux, ils arrivent à respirer tous seuls nous les passons à leurs mères pour que les mères puissent les porter en kangourou en dehors des couveuses puisque nous n'en avons pas assez. Nous les stabilisons et nous permettons aux mères de les porter sur elles parce qu’il y a la chaleur, Il y a des battements de cœur des mères qui leur permettent de respirer normalement, d'éviter une hypothermie. Nous essayons même quand nous les sortons du service de les revoir d'abord une fois par semaine pendant les trois semaines qui suivent la sortie et après une fois tous les 15 jours puis après une fois par mois. Pour répondre à votre question, je dirais qu’à ce jour nous avons sauvé la vie des trois cent (300) enfants depuis que nous avons reçu ces matériels et nous sommes convaincues que d’autres vies des enfants seront encore sauvées.»

 

Quel est votre mot à l’endroit de l’UNFPA ?

 

Vraiment les mots me manquent pour exprimer ma reconnaissance à l’UNFPA. Nous lui disons sincèrement MERCI. Un mot si petit mais qui est d'une grande valeur. Cette collaboration avec l'UNFPA est une collaboration nous appelons très fructueuse parce que ça nous permet d'améliorer la survie de ces enfants qui n'ont pas choisi de naître dans ces conditions, ni les parents non plus, n'ont pas choisi d'avoir des bébés nés prématurément. Lorsqu’une femme tombe enceinte, elle s'attend à arriver au terme de sa grossesse et d'accoucher d'un enfant normal malheureusement dans le parcours, beaucoup de choses peuvent intervenir et permettre la naissance avant le terme. Et vraiment c'est un grand remerciement que j’adresse une fois de plus à l'UNFPA pour tout qu’il apporte pour le bien-être de la population et en particulier pour la vie des femmes et des enfants.»