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Le Tchad organise la troisième Enquête Démographique et de Santé (EDS) couplée à l’Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples (MICS) et incluant un volet sérologie VIH. L’opération a commencé en Avril 2014 avec les travaux cartographiques. La cérémonie de lancement de la collecte des données, présidée par le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Mme Mariam Mahamat Nour, a eu lieu le 22 octobre en présence du Représentant de l’UNFPA, M. Mamadou Dicko, et des représentants des partenaires institutionnels, techniques et financiers. Cette phase s’étalera du 23 octobre 2014 au 12 février 2015.

L’organisation de l’enquête, dont le budget est estimé à un peu plus de 4 millions de dollars, a été décidée par le gouvernement tchadien et différents partenaires en vue de renforcer le système statistique national. De fait, elle est conçue pour fournir des informations détaillées dans le domaine de la population et de la santé, en particulier de la santé de la mère et de l’enfant. L’enquête va couvrir les villes et les zones rurales des 23 régions administratives que compte le Tchad, pays situé au cœur de l’Afrique Centrale, d’une superficie de 1 284 000 K² pour une population de près de 13 millions d’habitants (projections du 2ème Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2009). 

Comme l’a souligné M. Dicko, « les résultats de cette opération fourniront des données actualisées, fiables et détaillées sur la situation démographique, sanitaire et socio-sanitaire du Tchad. En outre, ils constitueront une base nouvelle pour l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des politiques et programmes de développement en général et de santé, en particulier ».

M. Dicko a également présenté le caractère unique de cette enquête dont les trois volets permettront de disposer, à terme, d’indicateurs actualisés pour les programmes et projets de développement jusqu’en 2020. En effet, les dernières données datant de plusieurs années – 10 ans pour l’enquête démographique et de santé, 9 ans pour la séroprévalence et 4 ans pour le MICS- ne reflètent plus la réalité.

Pour Mme Nour, depuis 2005, « plusieurs opérations statistiques de grande envergure ont été organisées dont les résultats ont permis aux décideurs de mener des actions ayant contribué à l’amélioration des conditions de vie des populations. Les bases de données statistiques fiables et à jour permettent également de promouvoir une gouvernance et une gestion publique dans latransparence et la confiance ».

S’agissant de l’EDS MICS 2014, Mme Nour a rappelé la place importante accordée à la santé maternelle et infantile et au Vih/Sida, lesquels sont au cœur des préoccupations des plus hautes autorités tchadiennes.

Concrètement, L'EDS-MICS 2014 au Tchad est une enquête auprès des ménages. Après avoir reçu une formation appropriée, les agents de terrain que sont les enquêteurs, les laborantins, les anthropomètres, les contrôleurs, les chefs d'équipes et les superviseurs sillonneront les quartiers et villages échantillonnés. Ils entreront ensuite en contact avec les ménages sélectionnés et s'entretiendront avec les personnes éligibles.

Ils poseront les questions contenues dans les questionnaires et y inscriront les réponses fournies par les enquêtés. Ensuite, ils effectueront des prélèvements de sang auprès des personnes éligibles (femmes de 15-49 ans et hommes de 15-59 ans) ayant accepté volontairement de se soumettre aux tests biologiques après un consentement éclairé.

Les informations individuelles recueillies seront gardées confidentielles et ne serviront qu'à des fins statistiques. Le test du VIH/SIDA sera anonyme, c'est-à-dire que les résultats du test ne pourront pas être reliés aux individus enquêtés. De ce fait, l'enquêté ne pourra pas connaître le résultat du test du VIH à l'issue de l'enquête. Si une personne, qui a accepté de participer au test, voudrait connaître son état sérologique, le laborantin lui remettra une carte qui lui permettra d'obtenir conseils et test volontaire gratuit auprès d'un Centre de Dépistage Volontaire (CDV) ouvert dans la formation sanitaire la plus proche.

Le nombre du personnel mobilisé pour la réalisation de cette opération de grande envergure est estimé à 500 personnes comprenant des formateurs, de cartographes, des enquêteurs, des superviseurs, des anthromètres, des vérificateurs et des agents de saisie avec une logistique comprenant une centaine de véhicules et des dizaines d’ordinateurs.

 

Toussaint MBAITOUBAM, Chargé de Communication/UNFPA Tchad