Le Tchad est fortement impacté par le conflit du Soudan. A la date du 4 janvier 2024, plus de 500.000 réfugiés et retournés selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) sont installés dans les provinces de l’Est, le Ouaddaï, le Sila et le Wadi Fira. L’afflux continue : de nouvelles personnes, fuyant la guerre au Soudan trouvent refuge dans les provinces citées. Elles débarquent presque sans bagage avec parfois juste l’habit qu’elles portent et rien d’autre. Cette crise a des répercussions sur le système de santé tchadien, déjà fragile. Ce flux de réfugiés a entraîné une augmentation des besoins sociaux notamment en santé sexuelle et reproductive.
Les réfugiés et retournés, en majorité des femmes et des enfants sont repartis dans dix districts sanitaires, déjà débordés.
L’UNFPA déploie le dispositif pour l’accès aux services de la santé de reproduction
Pour répondre aux besoins et contribuer à éliminer les besoins en santé de la reproduction, UNFPA soutient les structures de santé en personnels et équipements.
Dans le camp des réfugiés de Djabal, près de Goz-Beida (Sila), des femmes qui ont accouchées expriment leur satisfaction de l’accompagnement prénatal et de l’impact du travail d’assistance que font les sages femmes humanitaires. Fatouma Djouma Adam a fait son suivi prénatal au centre de santé et y a accouché, Très satisfaite du service et de l’accompagnement de la sage-femme humanitaire, elle s’exclame :
Mes accouchements précédents, je ne faisais pas les consultations prénatales et c’était difficile. Cette fois-ci, grâce au suivi et conseils de la sage-femme humanitaire c’était facile ».
La sage-femme humanitaire, Mariam Tchere, qui vient de finir sa garde de nuit a assuré sept (7) accouchements au Centre de santé. Malgré la fatigue qui se lit sur son visage, elle est heureuse de l’importance de l’intervention humanitaire qui sauve des vies. « Je suis très contente quand les femmes accouchent normalement sans aucune complication. », a-t-elle déclaré avec sourire aux lèvres.
Djiraïgué Pierre, lui, est superviseur au Centre de santé du camp des réfugiés de Djabal, près de Goz-Beida. Il apprécie pour sa part l’appui de l’UNFPA aux centres de santé.
Les appuis de l’UNFPA sont énormes à notre centre de santé, nous avons trois sage-femmes recrutées et mises à notre disposition. Avec ce nouveau afflux des réfugiés, nous recevons par jour plus de cent (100) patients pour les différents services. Nous étions vraiment débordés mais la présence de ces trois sage-femmes est un ouf de soulagement. En plus de ces sage-femmes, nous recevons des intrants ainsi que des produits de contraception. »
En effet, l’aide de l’UNFPA en personnel et intrants a été salutaire. Elle a permis l’amélioration de la qualité des services fournis en faveur des populations.
Un peu plus loin de Djabal à environ 45 km de la ville de Goz-Beida un autre camp est installé à Zabout. Ce camp accueille près de 60 000 réfugiés, selon l’assistant protection de la Commission Nationale d’Accueil et de Réinsertion des Réfugiés (CNARR). Une structure sanitaire est mise en place par Alerte Santé. Sur ce site, UNFPA a positionné également une sage-femme pour répondre aux besoins de la santé de reproduction et de la planification familiale.
Hinda Abdramane Arbab a bénéficié de ce service et témoigne :
J’ai quitté ma ville, Djinené au Soudan lorsque le conflit a éclaté pour me retrouver ici au camp de Zabout du côté du Tchad. J’avais perdu tout espoir de vie à force de dures difficultés et de la profondeur des souffrances alors que j’étais enceinte. Je rends grâce à Dieu et à la sage-femme humanitaire dont la prise en charge a sauvé ma vie et celle de l’enfant que je porte. Cela m’a vraiment redonné du sourire ».
Des interventions intégrées en faveur des réfugiés mais aussi de la population hôte
Du coté des populations hôtes, on note également une satisfaction totale des services fournis par les sages-femmes humanitaires. Zenaba Denise est une habitante de Goz-Beida. Elle déclare :
Je voudrais tout d’abord remercier la sage-femme humanitaire Anne-Marie qui m’a suivi pendant ma grossesse. C’est elle aussi qui m’a assisté au moment de l’accouchement qui s’est d’ailleurs bien passé. Elle m’a gratuitement prise en charge et m’a remis également un kit de dignité. »
Depuis le début du conflit au Soudan, l'équipe de l’UNFPA qui soutenait déjà les populations locales a été active dans les camps des réfugiés aux côtés de partenaires locaux et internationaux. Son travail est axé essentiellement sur la santé sexuelle et reproductive. Alors que la crise persiste et le nombre de réfugiés continue d’augmenter, il est urgent que l’ensemble des acteurs (Gouvernement et partenaires humanitaires) renforcent la synergie d’actions pour une prise en charge holistique des réfugiés mais aussi des populations hôtes qui sont également affectées.