Les    transferts monétaires sont utilisés dans les différents secteurs de la réponse humanitaire, comme approche de prise en charge  avec de l’argent et ou des bons d’achats. Cette approche de prise en charge permet de garantir    la sécurité, la dignité , des femmes et  filles tout en  renforçant leur résilience et leur   autonomisation en   situation de crise humanitaire. 

 Le projet « Renforcement des droits et moyens de subsistance des jeunes et des femmes dans les contextes humanitaires du lac-Tchad, du Logone oriental et du moyen Chari » a opté  pour cette approche  pour renforcer l’autonomisation des groupements féminins. 

L'accès direct à des ressources financières leur permet de prendre des décisions économiques cruciales, d'investir dans des activités génératrices de revenus et d'améliorer leur bien-être et celui de leur famille. Cette approche innovante favorise une transformation sociale durable, où les femmes deviennent des actrices clés du développement local.

Mariam Mahamat et Mariam Mbodou: Deux  visages de l'espoir avec le cash à Bagassola

Dans la province du Lac Tchad, cette initiative menée par l'UNFPA Tchad redéfinit l'autonomisation des femmes et des filles dans ce contexte où cette localité est sujette depuis plusieurs années à des risques humanitaires. Par intermittence régulière les populations de cette province sont exposées à des crises dues aux changements climatiques, sécuritaires avec des attaques perpétrées par des Groupes Armées Non Étatiques (GANE) ou encore des conflits intercommunautaires atroces. Et c’est souvent, les femmes et les enfants qui sont généralement les plus affectés. Grâce à la distribution de cash, ces femmes acquièrent non seulement une indépendance financière, mais renforcent également leur résilience face aux violences basées sur le genre. Mariam Mahamat et Mariam Mbodou sont deux exemples vivants de cette approche. 

Mariam Mahamat, la trentaine révolue, est mère de cinq (5) enfants. Elle est une parfaite illustration de la résilience. En 2017, son mari est enlevé de son domicile puis tué aux embouchures du Lac, dans une île non loin de Bagassola sa ville de résidence.

C’est toujours avec une poignante douleur pour moi de me  rappeler cette nuit où mon mari a été enlevé, puis froidement abattu sans aucune autre forme de procès. »

Abattue certes par cette tragédie, mais Mariam Mahamat n’est pas restée là. Elle a continué par croire à la vie en s’y accrochant à l’espoir le plus infime. Avec le décès de son mari c’est une autre manche de la vie qui s’amorce avec cette fois plus d’hostilités et des épreuves à surmonter. Elle a commencé à développer des petits commerces avec la vente des légumes et des épices au marché de Bagassola. Cette activité avec un capital embryonnaire arrivait à peine à assouvir les besoins familiaux. Il fallait alors un levier pour soutenir cette initiative. Cette assistance est arrivée à point nommé.  En Août 2024, elle a bénéficié de cash fournit par l’UNFPA. Son capital désormais augmenté, Mariam a rapidement retrouvé des couleurs :

Je voudrais sincèrement remercier l’UNFPA pour son appui financier qui m’a permis d’acheter un frigo et je fabrique du yaourt. Grâce à cela je réalise des bénéfices substantiels. J’arrive aujourd’hui à subvenir aux besoins alimentaires de mes enfants et à assurer la scolarité de mes enfants. »

Mariam Mbodou, autre battante pour la conquête de l’autonomie

A Bagassola comme partout dans les régions affectées par des crises humanitaires, avoir l’autonomie financière pour une femme n’est pas chose aisée. Elle s’obtient par l’engagement et un esprit entrepreneurial. Mariam Mbodou est un autre exemple de ces femmes qui se battent pour nourrir leurs enfants et assurer leur éducation. Mère de neuf (9) enfants, Mariam a bénéficié d’un appui en cash offert par UNFPA. Cette somme ajoutée à son capital initial, lui a permis de faire le commerce des fruits et des légumes.

J’achète les fruits à N’Djamena puis je les revends ici à Bagassola. C’est un secteur qui génère assez des bénéfices et Dieu merci j’arrive à couvrir les besoins de ma famille et payer les frais scolaires de mon fils aîné qui étudie à N’Djaména. Cela a été possible grâce à l’appui de l’UNFPA à qui je voudrais exprimer ma reconnaissance »

témoigne avec sourire Mariam Mbodou.

L’UNFPA engagé pour l’autonomisation de la femme

Pour l’UNFPA, l’autonomisation de la femme est une condition sine qua none pour garantir le respect de sa dignité et de son droit. La situation tumultueuse qui caractérise la province du Lac expose les femmes à toutes les formes de violences basées sur le genre. Soutenir ces dernières afin de préserver leur dignité et garantir leurs droits pour leur santé sexuelle et reproductive n’est pas pour UNFPA un simple choix mais une nécessité. Cette vision est bien corroborée par Mariam Mbodou qui affirme :

Nous voulons juste survivre avec nos enfants et subvenir à nos besoins élémentaires et éviter de sombrer dans la déprime et le déshonneur. C’est pourquoi je dis mille mercis à UNFPA qui œuvre chaque jour pour préserver la dignité de la femme et lui accorder la place qui est la sienne dans une société qui fait face à des nombreux défis. »

Au-delà de l'aide, le cash  libère le potentiel féminin au Tchad!

Ces initiatives ont permis de renforcer la santé reproductive, l'autonomisation des jeunes et la lutte contre les violences basées sur le genre. À Bagassola, par exemple, des groupements de femmes ont été soutenus pour développer des activités économiques, leur offrant ainsi une stabilité et une voix plus forte dans leur communauté. En mettant l'accent sur l'autonomie économique, cette stratégie contribue à réduire les risques de violences et à promouvoir l'égalité des sexes. Une avancée significative vers un avenir où chaque femme et chaque fille peut vivre librement et en sécurité.