‘’METTRE FIN A LA FISTULE MAINTENANT, RESTAURE LA DIGNITÉ DE LA FEMME’’. C'est le thème de la 3ème Journée Internationale pour l'élimination de la fistule obstétricale, célébrée le 23 Mai 2015. Au Tchad, la cérémonie de commémoration s'est déroulée à la maison de la Femme de N’Djamena. La Première Dame, Hinda Deby Itno, Marraine de la Campagne Nationale pour la lutte contre les fistules a été représentée à cette cérémonie par Madame Dillah Lucienne, Conseiller à l'Action Sociale à la Présidence de la République. Elle avait à ses côtés le Représentant de l'UNFPA Monsieur Ismaïla Mbengue et le Représentant du Ministre de la Santé Publique, Dr Matchoké Gong Zoua. La cérémonie a été marquée par un sketch de sensibilisation mettant en exergue la fistule comme étant la conséquence majeure et dramatique du mariage des enfants. Il y a eu ensuite les discours des trois personnalités qui ont tous fait ressortir les ravages qu'engendre la fistule obstétricale et les efforts faits par les plus hautes autorités tchadiennes pour l'éradiquer.
TEMOIGNAGE DE DEUX FILLES VICTIMES DE FISTULE
Kaltouma Bourma, a été mariée à l’âge de 14ans. Elle est venue de Bolong, région du Guéra située au centre du Tchad. « J’étais tombée enceinte à l’âge de 15 ans, et au moment d’accoucher j’ai fait trois (3) jours à la maison sans pouvoir accoucher. Comme je n’ai pas accouché, on m’a transférée au centre de santé de mon village, qui m’a référée à l’hôpital de Biktine et on m’a fait une césarienne et le bébé était mort-né. Juste après ma césarienne l’urine a commencé à sortir. Quand on nous a libéré de l’hôpital, nous sommes rentrés à la maison, j’ai passé 15 jours. Pendant tout ce temps, et l’urine continuait à couler sur moi. Nous étions obligés de revenir à l’hôpital. J’y ai passé encore une semaine sans amélioration de mon état. C’est comme ça que le médecin m’a prescrit des médicaments référé au Centre National de Traitement des Fistules. Je suis orpheline de mère, donc c’est mon père qui s’est occupé de moi. Je tente actuellement de me remettre de graves blessures liées à mon accouchement, en plus de la fistule. J’étais très effrayée. J’ai énormément souffert pendant l’accouchement’’.
Bintou Abakar, âgée de 16 ans est venue de Ngouri de la région du Lac à l’Ouest. « Mon père m’a donné en mariage à l’âge de 15 ans. J’ai eu beaucoup de mal pour accoucher. Cela a pris beaucoup de jours. Après l’accouchement par la césarienne, j’ai commencé à perdre les urines. De mon village on m’a amenée à N’Djamena, au Centre National de Traitement des fistules où j’ai été pris en charge immédiatement. Maintenant, je suis en bonne santé. Je remercie du fond du cœur les responsables du Centre et ceux du FNUAP. Grâce à eux, nous les filles victimes de fistule avons retrouvé le sourire’’.
KALTOUMA BOURMA A GAUCHE ET BINTOU ABAKAR A DROITE